Comment rester indifférent aux informations toujours plus alarmantes relatives aux changements climatiques engendrés par l’action humaine? Ce qui n’était qu’un vague récit de science-fiction sous la plume de scientifiques clairvoyants prêchant dans le désert il y a quelques décennies encore devient notre quotidien… Et le réveil est dur pour nombre de personnes enfin contaminées par la lucidité… Notre planète change, et pas en bien! Les extrêmes climatiques, comme les canicules, les ouragans, la désertification de certaines régions encore fertiles il y a peu - sans parler de la fonte des glaces et de l’augmentation du niveau des océans - sont devenus réalité. Feuilletez la presse et vous trouverez chaque semaine la narration des conséquences de ces bouleversements. Fallait-il rester les bas croisés, avec pour credo que les autres manifestent déjà dans les grandes villes européennes? Ou était-il plus judicieux de sortir dans la rue, au risque de donner l’impression une fois de plus que l’école buissonnière devient la règle? 

    Mme Léonard et M. Coster (éducation physique), Mmes Vannesse et Soultanbeieff (sciences) n’ont guère hésité et se sont fait l’écho d’un nombre croissant d’étudiants à l’ARH… Leur souhait? Marquer aussi de leur empreinte le combat pour la planète. Pourquoi laisser aux grands villes le monopole des manifestations alors que chacun est concerné? Pourquoi aussi, paradoxalement, faire des dizaines de kilomètres en véhicules polluants afin d’aller exiger des autorités qu’on prenne des mesures en faveur du climat? L’exemple ne doit pas obligatoirement venir d’en haut! C’est le message qu’ont voulu faire passer les étudiants de l’Athénée par la bouche de leur représentant, Romann Close, pour qui l’heure n’est plus aux jeux politiciens vains et stériles: le monde politique doit réagir au travers de solutions communes d’intérêt général, sans le souci de l’échéance électorale à court terme.

    Une double évidence se fait jour: le problème, grave, est bien là et il faut réagir! Et les jeunes en sont conscients. Une majorité d’établissements scolaires primaires et secondaires de Huy et sa région ont donc répondu présents à l’invitation de notre école. C’est ainsi que notre millier d’élèves a vu ses rangs grossir par l’arrivée d’importantes délégations de Flône, l’Agri-Saint-Georges, l’IPES, Sainte-Marie, Saint-Quirin, la section fondamentale de l’Athénée et d’autres classes primaires de Huy et d’Amay… pour atteindre une foule de quatre à cinq mille étudiants, tous âges confondus! Comme l’a d’ailleurs signalé dans son reportage l’envoyé spécial de RTL-TVI, notre commune, par cette initiative, a eu le privilège d’accueillir la plus grosse mobilisation proportionnellement à sa population globale! Et, cerise sur le gâteau, les services de police se sont manifestés auprès des organisateurs afin d’insister sur l’absence totale de problèmes liés à cette manifestation. Qu’on se le dise: les étudiants peuvent aussi faire preuve de sérieux quand ils s’engagent, surtout si cet engagement se fait au nom de tous, jeunes et moins jeunes! Voilà bien un cours de citoyenneté dispensé sur le terrain et ayant parfaitement répondu aux attentes de tous!